Le chauffage des terrasses à Paris ! Une solution controversée entre confort et écologie.
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Le chauffage des terrasses à Paris ! Une solution controversée entre confort et écologie.
Depuis plusieurs années, la question du chauffage des terrasses à Paris fait débat. À la croisée des préoccupations écologiques et des impératifs économiques des restaurateurs, la législation sur l’utilisation des chauffages extérieurs a connu plusieurs évolutions. Alors que la capitale française tente de concilier son engagement environnemental avec le dynamisme de son secteur de la restauration, la suppression du chauffage en terrasse reste un sujet sensible.
Un enjeu environnemental majeur
L’interdiction des chauffages extérieurs à Paris s’inscrit dans une volonté plus large de réduction de l’empreinte carbone et de lutte contre le gaspillage énergétique. En effet, les chauffages à gaz et électriques en terrasse consomment une quantité importante d’énergie pour chauffer un espace en plein air, entraînant un fort impact écologique. Selon l’Agence de la transition écologique (ADEME), une terrasse chauffée au gaz peut produire jusqu’à 13 tonnes de CO₂ par an, soit l’équivalent de la consommation d’un petit immeuble.
Face à ces constats, plusieurs municipalités en France ont décidé de bannir progressivement ces équipements. Paris a suivi le mouvement en appliquant, depuis le 31 mars 2022, l’interdiction des systèmes de chauffage extérieurs, une mesure conforme aux engagements climatiques pris par la ville et par l’État.
Un coup dur pour les restaurateurs
Si l’objectif écologique est clair, la mise en place de cette interdiction a suscité une vive opposition de la part des restaurateurs et cafetiers parisiens. Ces derniers mettent en avant plusieurs difficultés :
• Une perte de chiffre d’affaires : en hiver, les terrasses chauffées permettent d’accueillir des clients qui, autrement, privilégieraient les espaces intérieurs limités en capacité.
• Un contexte économique difficile : après la crise du Covid-19, qui a fortement impacté le secteur, cette interdiction est perçue comme une contrainte supplémentaire.
• Une alternative coûteuse : des solutions plus écologiques, comme les couvertures chauffantes ou les systèmes de chauffage par le sol, existent mais restent coûteuses et peu adaptées aux spécificités de chaque établissement.
De nombreux professionnels du secteur estiment que la mesure a été prise sans accompagnement financier suffisant, rendant son application encore plus difficile.
Entre adaptation et contournement des règles
Face à cette réglementation stricte, certains restaurateurs cherchent des alternatives. L’installation de vérandas fermées, qui ne sont pas soumises à l’interdiction, est une solution envisagée, mais elle nécessite des investissements importants et des autorisations administratives. D’autres misent sur des équipements innovants, comme les plaids mis à disposition des clients ou l’amélioration de l’isolation des espaces extérieurs.
Cependant, certains établissements continuent de braver l’interdiction en utilisant des chauffages d’appoint, au risque de subir des sanctions. La mairie de Paris a annoncé des contrôles renforcés, avec des amendes pouvant aller jusqu’à 5.000 euros pour les établissements en infraction.
Un débat qui reste ouvert
Si l’interdiction du chauffage en terrasse s’inscrit dans une dynamique écologique nécessaire, elle soulève des questions sur l’accompagnement des professionnels de la restauration dans cette transition. Certains élus et syndicats de restaurateurs demandent une approche plus progressive, avec des incitations financières pour le développement de solutions alternatives.
D’autres plaident pour des assouplissements, notamment en période de grand froid, afin de préserver l’attractivité des terrasses parisiennes en hiver. Dans un contexte où la ville de Paris cherche à redéfinir son modèle urbain, le futur des terrasses chauffées reste un enjeu clé entre écologie, économie et cadre de vie.